Préface de Daniel Meurois
Lorsque j’ai découvert les premières lignes du manuscrit du Temps des Nuages que venait de me remettre Graziella Corvini, j’ai rapidement compris là où celui-ci cherchait à nous emmener… au cœur d’un univers dans lequel le mot ¨limite¨ n’a absolument pas sa place.La suite du texte n’a d’ailleurs fait que me le confirmer, avec un certain délice je dois dire, en m’invitant à voyager - ou plutôt à me laisser aller - page après page, d’un déconcertant Espace-Temps à un autre puis d’une surprenante Constellation à une autre.Récit de science-fiction, alors ? Non, en aucun cas car on s’éloigne ici de tous les thèmes classiques et de tous les clichés propres à ce type de littérature.Dans tout ce qui nous y est conté, rien n’est conventionnel, gratuit, fantaisiste, ni destiné à créer quelque artifice afin de susciter l’intérêt du lecteur. On ne cherche pas à y raconter une histoire pour le simple plaisir de raconter une histoire.
Tout y est pensé et agencé afin de nous faire pérégriner dans une sorte de lumineux labyrinthe où chaque élément, chaque personnage est à la fois immatériel et matériel et où tout se plaît à jongler avec une étonnante intemporalité où se rencontrent traits d’humour et paroles de sagesse.
Comment dès lors définir et présenter Le Temps des Nuages ?
Comme un récit initiatique dont la première des intentions est sans aucun doute de nous dilater la conscience à l’extrême… La plus noble des intentions à vrai dire car, assurément, c’est dans le divin Projet de la dilatation des consciences que se travaille la lente floraison de notre humanité.
En pulvérisant toutes les barrières du Temps, de l’Espace et des myriades d’apparences qu’emprunte la vie pour manifester la Vie, Graziella Corvini nous amène ainsi à faire l’effort d’abandonner nos repères pour nous envoler à tire d’aile jusqu’au plus profond de nous-même, dans ce sanctum où tout est possible, où les traces du passé, du présent et du futur demandent à fusionner et, inévitablement aussi, là où le cœur aspire à régner en tant que suprême Enseignant.
Certes, il ne faut pas avoir peur de se lancer dans le vide pour entrer dans l’étonnante ¨proposition cardiaque¨ du Temps des nuages… Il faut être ouvert à de nouveaux paradigmes et avant tout à l’idée que les êtres que nous sommes ne représentent probablement que les ébauches de ceux que nous sommes appelés à devenir… si tant est que le Temps tel que nous le percevons ne soit pas qu’une énorme supercherie mais le moteur de Ce qui, ultimement, nous fera grandir en nous permettant de comprendre que notre cosmos intérieur et celui dans lequel nous baignons ne constituent en fait qu’une seule et même réalité en constante expansion.
Par son appel à ce que nous acceptions de nous laisser ¨pousser des ailes¨, ce récit - dans lequel on sent bien que l’auteur a livré toute son âme - se révèle être un grand semeur d’espoir.
À travers la touchante candeur des ses héros, les ¨Pupins¨, il nous appelle clairement à un vrai voyage spirituel au sens pur du terme, c’est-à-dire à une quête qui nous murmure que, derrière les galaxies de l’Illusion, notre Essence première nous attend.
Comment, enfin, ne pas être touché par ce court échange entre deux des protagonistes du Temps des Nuages :
- « Mille paire d’ailes, le Temps existe, alors ! »
- « Mais non, puisque nous ne mourons pas ! »
Daniel Meurois